Historique

Paul Chotard, un pépiniériste hors du commun

1911

Au commencement, il y eut un certain Julien Chotard, viticulteur à Sancerre que le phylloxera obligea à se reconvertir. C’est à Versailles qu’il s’initie à la technique du palissage des arbres fruitiers. En 1911, il s’installe en Belgique et développe à Gosselies cette forme très particulière d’horticulture, grandement appréciée des jardiniers amateurs et des connaisseurs.

Ses fils Paul et André font leurs études à Vilvorde et poursuivent l’activité familiale. Ils deviendront célèbres dans le métier où on les appelle familièrement les frères Chotard. Leur réputation dépassera de loin nos frontières tant pour leurs compétences que pour avoir perpétué la culture de la palmette Verrier qui enchante nombre de jardiniers amateurs et connaisseurs dont vous, sans doute.

Photo Chotard

1996

Ainsi, depuis près de 50 ans, les frères Chotard produisent dans leur pépinière de Gosselies les plus beaux arbres fruitiers palissés que l’on puisse rêver et se positionnent comme les spécialistes uniques de la célèbre palmette Verrier. En cette année 1996, ils décident de prendre leur retraite, au grand dam des amateurs de palissage à l’ancienne et de saveurs authentiques. Bien entendu, ils s’étaient mis en quête d’un successeur capable et désireux de prolonger et maintenir ce patrimoine horticole rare et magnifique Tâche ardue. Il n’est pas simple, en cette époque de grande industrialisation, de dénicher un horticulteur disposé à se lancer dans une culture accaparante, soumise à des règles strictes, où les méthodes modernes doivent souvent céder le pas à la tradition.

Mais la chance va tourner grâce à Olivier Debaisieux , ingénieur horticole, qui, depuis un certain temps, s’intéressait au travail des frères Chotard, s’étant notamment attelé à l’archivage de leur technique et de leur savoir-faire. Le déclic se produit : pareil patrimoine ne peut ainsi disparaître. Avec son épouse Alexandra, il propose de relever le défi en poursuivant la culture palissée dans le respect absolu de la tradition et d’assurer ainsi la relève. Les frères Chotard respirent et les arbres palissés aussi… Cela se passait en 1996.

1997

Olivier élabore son projet – dont la première phase consiste ni plus ni moins à transférer le site d’exploitation – et le présente au Fonds des Jeunes Entrepreneurs de la Fondation Roi Baudouin. Succès : il figurera parmi les Lauréats de cette même année. Un joli petit coup de pouce et surtout une reconnaissance de son esprit d’entreprise et du choix volontaire d’un parcours plein d’inconnues. Déjà, les Pépinières d’Enghien existent et pas seulement sur le papier. Le sol épuisé de l’exploitation des frères Chotard impose le déplacement dans un autre site.. C’est à Petit-Enghien, région propice à ce type de culture, qu’Olivier et Alexandra entament le long cheminement – 4 ans – qui les conduira à la première proposition de leurs arbres fruitiers palissés (poiriers, pommiers, pruniers, pêchers, cerisiers…). Le compte est simple en effet : il faut deux ans pour obtenir une greffe réussie et un an par « étage » autrement dit par niveau de branches palissées. C’est ainsi que les amateurs auront dû patienter jusqu’à l’automne 2000 pour renouer avec la beauté et la qualité auxquelles ils avaient été habitués avec les frères Chotard. Parallèlement aux arbres fruitiers palissés, les jeunes entrepreneurs lanceront une culture de sujets d’ornement (lavandes, lauriers, rosiers, amélanchiers, buddleia, hisbiscus, clerodendron…) qui bénéficient, eux aussi, de soins attentifs prodigués dans cet esprit d’amour de la nature et de passion pour l’authenticité qui les anime.

1999

Un, deux, trois ans… Après la réussite des premières greffes, le palissage s’élabore lentement, au rythme de la nature, du travail au cheval (le tracteur est incapable de se frayer un passage dans ces allées étroites), dominé par le souci de la perfection de la forme. En effet, le palissage à l’ancienne ne connaît que la symétrie la plus stricte quelle que soit la forme donnée – cordon simple ou double, fuseau, U ou les deux U l’un dans l’autre de la palmette Verrier (du nom de son inventeur).

Rappelons que le palissage – procédé dont l’origine remonte au moins au XVIe siècle – consiste à guider les branches d’un arbre sur des fils de fer ou des lattes de bois. Les branches peuvent notamment être conduites à la verticale, à l’horizontale ou en oblique. La palmette peut compter jusqu’à 5 « étages » ou niveaux. La symétrie impose une distance de 30 cm entre chaque bras, ce qui exige un travail d’une extrême minutie et explique que les pépiniéristes exclusivement motivés par la rentabilité à tout prix s’en désintéressent. Aux Pépinières d’Enghien tout s’opère manuellement et à l’aide d’éléments naturels et biodégradables (raphia,jonc, osier).

2000

Avec le retour de la saison des plantations, l’automne 2000 couronne enfin le travail des Pépinières d’Enghien et met un terme à l’attente des connaisseurs : les arbres fruitiers palissés sont prêts à investir les jardins de tout un chacun. Un vrai bonheur quand on sait que l’arbre fruitier palissé constitue la solution idéale pour donner de la vie à un mur banal, créer une séparation végétale harmonieuse ou orner un départ de façade quelconque. Sans oublier les retrouvailles avec les beaux fruits d’autrefois et leur saveur incomparable. A vous le parfum et le goût exquis de la Beurré d’Hardenpont, de la Reinette étoilée, de la Reine-Claude dorée crottée, du Brugnon Norton ou du bigarreau Napoléon ! Et ce, selon une succession naturelle respectant les saisons.

En échappant aux méfaits des traitements chimiques abusifs, les arbres des Pépinières d’Enghien, témoignent d’une santé vigoureuse et d’une excellente résistance aux maladies tout en offrant un potentiel de reprise et d’adaptabilité remarquable.

Choisi selon les conseils d’Olivier Debaisieux et de son équipe (basés sur les conditions de plantation : sol, situation, orientation), un fruitier palissé ne requiert, pour l’amateur, ni connaissances, ni soins particuliers.

Elégant, facile à vivre et porteur de savoureuses promesses, il trouvera sa place dans tous les jardins, grands ou petits, de ville ou de campagne. Et voisinera en bonne intelligence avec l’un ou l’autre sujet d’ornement, un deuxième coup de coeur qui vous donne rendez-vous aux Pépinières d’Enghien.